My name is Bond, ESG bond
posté le 30 novembre 2022
L’association Climate Action 100+, qui regroupe les plus grands investisseurs dans le but d’infléchir les stratégies climatiques des entreprises les plus polluantes, indique dans un rapport que les engagements climatiques de ces grandes entreprises ne sont pas suivis d’actions concrètes.
Et pour cause :
- seulement 10 % des entreprises ciblées ont fixé des objectifs à court terme (jusqu’en 2025) alignés sur un scénario de 1,5 °C et couvrant toutes les émissions de matériaux ;
- 19 % des entreprises ciblées quantifient les éléments clés de leurs stratégies de décarbonation en ce qui concerne les principales sources de leurs émissions ;
- seulement 10 % des entreprises se sont engagées à aligner pleinement leurs plans d’investissement sur leurs objectifs GES* ou l’Accord de Paris ;
- 25 % des entreprises spécialisées dans les services publics d’électricité ont un plan d’élimination du charbon compatible avec la limitation du réchauffement climatique à moins de 2 °C ;
- 61 % des projets pétroliers et gaziers sont incompatibles avec la limitation du réchauffement climatique en dessous de 2°C.
Suite à ce constat, les « sustainability-linked bonds » (obligations dont le taux d’intérêt est lié à l’atteinte de performances durables) ont subi de nombreuses critiques qui remettent en cause leur crédibilité. En effet, ces instruments sont de plus en plus utilisés, notamment par les grandes entreprises françaises, mais ce produit comporte un risque de greenwashing s’il n’est pas correctement structuré.
En parallèle, la Banque Centrale Européenne a ajusté en octobre sa politique de rachat d’actifs pour favoriser les entreprises ayant une meilleure performance, transparence et ambition climatiques.
Pour ce faire, chaque émetteur éligible se verra notamment attribuer une note climatique agrégée basée principalement sur trois sous-critères de notation :
- les émissions rétrospectives : sous forme d’émissions et d’intensités d’émissions passées de GES, comparant les performances des émetteurs d’un secteur donné ;
- des objectifs prospectifs afin de récompenser les émetteurs qui se sont fixé des objectifs plus ;
- la qualité de la divulgation
Alors que les émissions d’obligations vertes ont franchi le cap des 2 000 milliards de dollars américains à la fin du mois de septembre, le marché connaît un ralentissement en 2022.
C’est dans ce contexte qu’Euronext a lancé une section spéciale pour promouvoir les émetteurs d’obligations durables ayant un objectif climatique 1.5° validé par SBTi.
Les obligations vertes représentent toujours un enjeu majeur, bien que leur part en termes de montants émis soit réduit.
Pour en savoir plus, découvrez le baromètre ESG ainsi que les interviews d’ING et de Scope
*Gaz à effet de serre